Gestion de la violence policière : enjeux, formations et controverses

Formation et cadre réglementaire de l’usage de la force par la police

Les aspirants policiers suivent une formation d’environ 1200 heures, qui inclut notamment 100 heures dédiées à la self-défense et 40 heures consacrées à l’éthique ainsi qu’aux droits humains, explique J. Séolane Bouchoucha, psychologue à l’Académie de police de Savatan et chercheuse à l’Université de Genève. Sa thèse de doctorat porte d’ailleurs sur l’impact des émotions dans la prise de décision policière.

Selon elle, l’usage de la force par la police doit rester équilibré, nécessaire et proportionnel. Les agents sont appelés à évaluer rapidement la situation face à un individu afin de déterminer le niveau de réponse adapté, allant d’un simple dialogue à l’utilisation d’armes, conformément aux recommandations en vigueur.

Les principes encadrant l’usage de la force

Des conventions internationales définissent cinq niveaux de résistance que la police doit prendre en compte. La réaction policière ne doit en aucun cas dépasser ce qui est nécessaire ou approprié, afin d’éviter toute réponse disproportionnée dans le traitement des citoyens.

Les pratiques interdites et les controverses autour des techniques policières

Certaines méthodes, notamment celles empêchant la respiration, sont proscrites par la loi. Amnesty International rappelle que trois techniques qui s’apparentent à de la torture sont considerées comme interdites selon le droit international. Séolane Bouchoucha indique que chaque année, des commissions examinent ces pratiques, et que plusieurs ont été abandonnées dans l’enseignement à l’école de police.

Les enjeux liés aux violences policières et à la reconnaissance des erreurs

Chansel Soki, éducateur social et président de l’association antiraciste « À qui le tour ? », évoque un système marqué par des racines racistes, où la police peut agir comme un bras armé. Il estime que la police doit reconnaître que certaines erreurs ne sont pas liées à la criminalité de la personne visée, mais à une perception erronée la qualifiant de criminel.

La question du renforcement des équipements et la transparence policière

Le débat sur la mise en place de dispositifs tels que les caméras corporelles « body cam » pour les agents de police suscite de plus en plus d’intérêt, afin d’assurer une meilleure transparence et une responsabilisation accrue des forces de l’ordre.

Ce sujet est abordé dans le cadre du podcast du Point J, intitulé « Comment la police gère-t-elle sa propre violence ? », publié hier à 17h. L’article inclut également l’analyse de Juliane Roncoroni et de l’équipe du Point J.

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