Hausse des dossiers et retards dans la justice fribourgeoise : pression croissante sur les tribunaux du canton de Fribourg
Hausse des dossiers et complexification dans la justice fribourgeoise
Les tribunaux du canton de Fribourg doivent faire face à une augmentation du volume des affaires et à une complexification croissante des procédures. Selon le secrétaire général du Tribunal cantonal, Cédric Steffen, ce qui était autrefois géré avec deux à quatre classeurs fédéraux peut désormais atteindre l’équivalent d’environ cinq cartons.
Sur dix ans, le nombre de nouvelles affaires progresse de 15 %. Cette évolution pousse le Conseil de la magistrature à tirer la sonnette d’alarme: selon son président, Johannes Frölicher, la situation actuelle est marquée par l’épuisement du personnel, des départs de professionnels expérimentés, des burn-out et des retards qui s’accumulent.
La justice de paix particulièrement touchée
La situation se révèle encore plus critique au sein de la justice de paix, qui assure la protection de l’enfant et de l’adulte. Un juge gère en moyenne mille dossiers en parallèle, signe d’une charge soutenue et croissante.
Laure-Marie Collaud-Piller, présidente de la Conférence des juges de paix, rappelle que les évolutions sociétales se traduisent par une augmentation du nombre et de la complexité des affaires. On observe notamment une recrudescence des cas de maltraitance et de violence domestique, et les répercussions sur la santé psychique se font sentir.
Du côté du barreau, les retards soulèvent des inquiétudes: le fait que certaines décisions attendues puissent influencer fortement la vie privée, familiale, professionnelle ou économique des clients pénalise ces derniers, selon Bertrand Morel, bâtonnier de l’Ordre des avocats fribourgeois.
Plus de 5000 heures supplémentaires en 2024
Pour certains magistrats, la crédibilité même du système est en jeu, car une attente de plusieurs années pour des décisions comme l’octroi d’un permis de construire peut fragiliser la confiance dans l’État. En 2024, les magistrats fribourgeois ont effectué plus de 5000 heures supplémentaires, chiffre qui témoigne de l’ampleur de la crise et des difficultés à absorber l’explosion des dossiers.
