Genève active les macarons Stick’AIR face à la pollution : entre prévention et manque d’information

À la suite d’un important épisode de pollution survenu mardi, le canton de Genève a mis en place dès le lendemain une restriction de circulation. Entre 6 h et 22 h, seuls les véhicules équipés d’un macaron Stick’AIR de catégories 0, 1, 2 ou 3 étaient autorisés à circuler dans le centre. Cette mesure, réactivée après plusieurs années sans application, a pris de court de nombreux automobilistes.

Des contrôles sur le terrain et une phase de prévention

Mercredi après-midi, la police cantonale a mené des contrôles notamment rue du Mont-Blanc. Certains conducteurs reconnaissaient avoir oublié l’existence du dispositif. Alexandre, 28 ans, expliquait ainsi avoir repris sa voiture sans penser à vérifier la présence de la vignette. Pour cette première journée, les autorités se concentraient principalement sur la sensibilisation.

Le major Thierry Roulin, responsable de l’unité routière, a précisé que la décision avait été appliquée sans phase de pré-alerte en raison de la rapidité de l’épisode de pollution. Selon lui, comme cela faisait plusieurs années que l’on ne parlait plus du macaron, la prévention était privilégiée.

Un parc automobile majoritairement conforme

Sur le terrain, des agents constataient que nombre de véhicules respectaient déjà les critères requis grâce au renouvellement progressif du parc automobile. Toutefois, encore fallait-il disposer du bon macaron. Claudine*, 84 ans, déclarait avoir acheté sa vignette il y a plusieurs années mais ne jamais l’avoir apposée sur son pare-brise. Après avoir entendu l’information à la radio le matin même, elle s’est empressée de l’utiliser.

Achat en ligne et réactions diverses

Plusieurs automobilistes ont profité de la gratuité des transports publics mise en place pour se rendre en ville sans leur véhicule. C’est le cas de Stéphanie*, frontalière, qui a garé sa voiture chez un proche avant de prendre le bus. Durant le trajet, elle a acheté son macaron en quelques clics sur internet, découvrant que sa voiture diesel correspondait à la catégorie Stick’AIR 2.

À Troinex, Julien* a, pour sa part, constaté que son véhicule possédait déjà un macaron Stick’AIR 1 apposé directement par le vendeur. Selon lui, la mesure écologique touche surtout ceux qui ne disposent pas de moyens pour acquérir des modèles récents.

Communication jugée tardive

Cycliste genevois, Raphaël considère que la réintroduction du dispositif a souffert d’un manque de communication. Selon lui, l’annonce intervenue en soirée pour une application dès le lendemain n’a pas laissé suffisamment de temps aux usagers de se préparer. Il estime que le rappel du système, non appliqué depuis cinq ans, aurait mérité une diffusion plus en amont pour éviter d’éventuelles sanctions perçues comme injustes.

*Prénoms modifiés

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