Avancée des forces russes en Ukraine avant le sommet Trump-Poutine en Alaska
À l’approche du sommet prévu vendredi en Alaska entre Donald Trump et Vladimir Poutine, la Russie a intensifié ses opérations militaires en Ukraine, enregistrant sa plus importante percée en plus d’un an, selon une analyse de l’AFP basée sur les données de l’Institut pour l’étude de la guerre (ISW).
Progression militaire russe en Ukraine
Mardi, les troupes russes ont affirmé avoir pris plus de 110 km² supplémentaires en seulement 24 heures, un rythme qui n’avait pas été observé depuis mai 2024. Habituellement, une avancée équivalente nécessitait près d’une semaine. Cette accélération s’est traduite par l’ordre donné par Kiev d’évacuer des familles vivant dans plusieurs localités de l’est du pays, zones directement touchées par la poussée des forces russes.
Préoccupations diplomatiques à l’approche du sommet
Alors que l’attention se porte désormais sur la rencontre d’Anchorage, les capitales européennes expriment leurs craintes quant à un éventuel accord défavorable à l’Ukraine, après plus de trois ans et demi de conflit. Mercredi, le chancelier allemand Friedrich Merz et le président ukrainien Volodymyr Zelensky se sont entretenus en visioconférence avec Donald Trump, aux côtés de dirigeants européens, de l’UE et de l’OTAN.
Appel à un cessez-le-feu
Volodymyr Zelensky a déclaré espérer qu’un cessez-le-feu immédiat serait au cœur des discussions en Alaska. Il a également rappelé que de nouvelles sanctions devraient être envisagées si Moscou refusait d’engager une trêve. De son côté, le Premier ministre britannique Keir Starmer a estimé qu’une possibilité « réelle » de cessez-le-feu existait grâce à l’implication de Donald Trump.
La question des négociations territoriales
Les dirigeants européens ont insisté sur la nécessité d’inclure Kiev dans toute discussion future. Friedrich Merz a rappelé que la « ligne de contact » devait constituer le point de départ d’éventuelles négociations territoriales. Selon lui, l’Ukraine serait disposée à aborder certains points liés aux frontières, mais sans valider juridiquement l’occupation de ses territoires par la Russie.
Le président Emmanuel Macron a souligné quant à lui que seules les autorités ukrainiennes pouvaient décider de telles discussions. Il a également affirmé qu’aucun projet crédible d’échanges territoriaux n’était actuellement sur la table.
Zelensky compte sur le soutien occidental
Avant son déplacement à Berlin, Volodymyr Zelensky a exhorté ses partenaires à rester vigilants face aux manœuvres russes, rejetant tout retrait ukrainien à l’est du pays dans le cadre d’un futur accord de paix.
Donald Trump a évoqué la possibilité d’« échanges territoriaux », tout en restant évasif sur ses attentes vis-à-vis du sommet avec Vladimir Poutine. Les forces russes contrôlent actuellement près de 20 % du territoire ukrainien.
Exigences de Moscou
La Russie demande que l’Ukraine reconnaisse son contrôle sur quatre régions partiellement occupées (Donetsk, Lougansk, Zaporijjia et Kherson), en plus de la Crimée annexée en 2014. Moscou souhaite également l’arrêt des livraisons d’armes occidentales et l’abandon de toute perspective d’adhésion ukrainienne à l’OTAN.