Alliés de l’Ukraine : pression accrue sur Moscou et débat sur l’usage des avoirs russes gelés

Renforcement de la pression internationale et perspective économique

Les alliés de Kiev envisagent d’intensifier l’action ciblant Moscou, selon les propos du Premier ministre britannique Keir Starmer. Il a appelé à « achever le travail » concernant l’utilisation des avoirs russes gelés afin de financer la défense ukrainienne.

La « coalition des volontaires », regroupant une trentaine de pays principalement européens soutenant Kiev, s’est réunie vendredi après-midi. Coordinatrice de facto du dialogue avec Paris, Keir Starmer partage la responsabilité avec le président Emmanuel Macron et affirme leur détermination à agir « du champ de bataille à son économie de guerre » tout en avançant sur les questions liées aux avoirs gelés.

Starmer a répété que les alliés de Kiev doivent se mettre d’accord pour finaliser l’usage des avoirs russes gelés en réponse à l’invasion de l’Ukraine par Moscou.

Éléments diplomatiques et déplacements

Kirill Dmitriev, émissaire du Kremlin chargé des questions économiques, a déclaré être aux États‑Unis pour poursuivre le dialogue USA‑Russie, quelques jours après l’annonce de nouvelles sanctions américaines touchant le secteur des hydrocarbures dans le cadre du conflit. Il a indiqué sur X que sa venue était une « visite planifiée de longue date » sur invitation américaine.

Armement et consultations avec Zelensky

Lors d’une rencontre avec le président Volodymyr Zelensky, Keir Starmer a pressé pour une augmentation des livraisons d’armes de longue portée et a noté l’importance du travail de la coalition des volontaires en matière de garanties de sécurité, tout en évoquant les moyens disponibles pour soutenir Kiev.

Évolution du front et vérifications indépendantes

Les forces russes ont revendiqué vendredi la prise de quatre villages dans l’est de l’Ukraine: Bologivka (Kharkiv), Dronivka et Promin (Donetsk) et Perchotravnévé (Dnipropetrovsk). L’AFP n’a pas été en mesure de confirmer ces informations de source indépendante. Selon les cartes militaires du groupe DeepState, proches des forces ukrainiennes, ces localités ne seraient pas nécessairement sous contrôle russe, certaines se trouveraient dans une zone grise contestée.

Alors que les négociations de paix entre Kiev et Moscou restent au point mort, l’armée russe, mieux équipée et en supériorité numérique par moment, poursuit des offensives sans percée majeure.

Réactions européennes et mesures récentes

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a salué, jeudi, les « bons résultats » du sommet des dirigeants de l’Union européenne concernant l’usage des avoirs russes gelés, déclarant avoir obtenu un soutien politique sur cette question bien que l’accord reste ambigu.

De son côté, Emmanuel Macron a estimé que les sanctions décidées contre deux groupes pétroliers russes allaient « dans la bonne direction » et constituaient un « coup massif » contre le financement de l’effort de guerre russe, qualification formulée lors d’un point presse après un Conseil européen à Bruxelles. Il a aussi souligné que ces mesures, associées à celles prises contre d’autres acteurs, renforçaient la pression économique sur Moscou.

Incidents aérien et protestations européennes

Les autorités lituaniennes ont vivement protesté après une brève incursion dans leur espace aérien par deux avions russes provenant de Kaliningrad. L’incident a donné lieu à la convocation du chargé d’affaires de l’ambassade de Russie et à une note officielle de protestation. Les pays baltes, frontaliers de la Russie et soutiens de Kiev, restent particulièrement vigilants face à de nouvelles incursions.

Retransmissions et échanges internationaux

La Russie a remis à l’Ukraine 1 000 corps, présentés comme des soldats ukrainiens tués au combat; l’annonce a été faite par les deux belligérants et porte à plus de 14 000 le nombre de dépouilles restituées à Kiev depuis le début de l’année. L’administration ukrainienne chargée des prisonniers de guerre a salué l’aide du CICR dans ce processus.

Le président russe Vladimir Poutine a plaidé jeudi en faveur de la poursuite du dialogue, après l’annonce d’un report de la rencontre envisagée à Budapest entre lui et le président américain Donald Trump. Poutine a évoqué le dialogue comme préférence par rapport à la confrontation et a menacé une éventuelle réponse « très forte » en cas d’attaque de missiles américains Tomahawk, alors que l’Ukraine réclame leur livraison.

Dans le même temps, les sanctions américaines visant Rosneft et Lukoil ont été présentées comme une réaction à l’absence de volonté de la Russie de s’engager dans un processus de paix. La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a dénoncé ces mesures comme « contre-productives » et a affirmé que la Russie s’était « immunisée » contre ce genre de pressions économiques.

Aux États‑Unis, Donald Trump a également réagi en qualifiant d’« énormes » les sanctions contre les deux géants pétroliers russes et a exprimé l’espoir d’un terme rapide à la guerre en Ukraine, tout en critiquant l’efficacité des échanges avec Poutine et en mettant en doute l’utilité de rencontres répétées « pour rien ». Ces échanges ont été relayés après une visite du secrétaire général de l’Otan, Mark Rutte, à Washington pour discuter du soutien à l’Ukraine et des efforts pour une paix durable.

Parmi les autres développements diplomatiques, Zelensky a signé une lettre d’intention en Suède pour l’achat potentiel de jusqu’à 150 avions Gripen, dans le cadre d’une visite européenne visant à obtenir davantage d’aide militaire. Les discussions avec les dirigeants européens se poursuivent alors que des négociations restent difficiles sur le financement et le soutien à long terme à Kiev.

Perspectives européennes et actions futures

Au cours de la semaine, les responsables européens ont réaffirmé leur volonté d’accroître la pression sur Moscou et de renforcer le soutien à l’Ukraine, tout en poursuivant les efforts diplomatiques en parallèle. Les déclarations publiques des dirigeants européens et américains convergent vers une stratégie combinant mesures économiques et soutien militaire, dans l’objectif d’une résolution du conflit dans le cadre du droit international.

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