Antibiotique pédiatrique : l’OFSP envisage une baisse de prix, le secteur pharmaceutique exprime ses inquiétudes
L’Office fédéral de la santé publique (OFSP) procède actuellement à une révision des prix de plusieurs médicaments, parmi lesquels figure la Co-Amoxicilline, un antibiotique largement employé en pédiatrie. Comme chaque année, un tiers des médicaments inscrits sur la Liste des spécialités (LS) est soumis à cette évaluation.
Un réexamen régulier des prix
L’objectif de l’OFSP est de déterminer si les traitements médicaux sont commercialisés à un prix jugé conforme. Selon des informations relayées par la RTS, les premières analyses de l’office suggèrent qu’une baisse de 20% du tarif de cet antibiotique pourrait être envisagée. À ce stade, aucune décision définitive n’a encore été rendue.
Réactions du secteur pharmaceutique
Cette possible réduction suscite des réserves du côté de l’industrie pharmaceutique, qui souligne que le prix actuel du médicament – environ dix francs pour un traitement de dix jours sous forme de solution buvable – est déjà bas. Les entreprises rappellent par ailleurs que ce produit a parfois connu des épisodes de pénurie.
Des volumes de marché limités
Lukas Schalch, directeur général d’Intergenerika, a déclaré lors de l’émission La Matinale de la RTS que les médicaments destinés aux enfants concernent généralement des volumes de ventes restreints. Selon lui, une réduction tarifaire supplémentaire pourrait amener certains distributeurs à se retirer du marché, car le produit ne serait plus économiquement viable.
Position de l’OFSP
De son côté, l’OFSP précise qu’il convient d’attendre la conclusion de la procédure d’examen avant de connaître le prix définitif appliqué à la Co-Amoxicilline. L’office ajoute que les distributeurs conservent la possibilité de solliciter une dérogation, comme cela a déjà été le cas à plus de cent reprises ces dernières années pour divers médicaments jugés essentiels à l’approvisionnement national.
Cadre légal et évolutions prévues
L’OFSP rappelle que la réglementation en vigueur l’oblige à vérifier que tous les médicaments, y compris les génériques et biosimilaires, répondent aux critères d’efficacité, de pertinence thérapeutique et de rentabilité. Cette vérification est une étape indispensable du processus d’admission et de maintien sur le marché.
Vers une procédure allégée dès 2027
En mars, le Parlement a adopté une décision visant à simplifier ces contrôles. À partir de 2027, certains médicaments considérés comme essentiels pour la sécurité d’approvisionnement ou présentant un faible potentiel de réduction de coûts pourraient bénéficier d’une exemption automatique de réexamen tarifaire. Les modalités précises de cette nouvelle réglementation sont actuellement en cours de discussion et d’élaboration au sein de l’OFSP.