Impact potentiel de l’importation des pick-up américains sur la mobilité durable en Europe
Une possible augmentation des importations de pick-up américains en Europe
Les véhicules de type pick-up, très prisés aux États-Unis pour leur taille imposante, leur puissance et leur cabine surélevée, pourraient connaître un essor notable en Europe. En effet, l’accord commercial récemment signé entre l’Union européenne et les États-Unis pourrait faciliter la reconnaissance mutuelle de leurs normes automobiles, suscitant des inquiétudes quant à une possible augmentation des importations de ces véhicules sur le Vieux Continent.
Les enjeux environnementaux et de sécurité liés aux pick-up américains
Des véhicules à forte empreinte carbone
Actuellement, l’importation de pick-up américains, comme le Dodge RAM ou le Ford F-150, dans l’Union européenne est limitée en raison de leur non-conformité aux normes européennes strictes en matière de sécurité et d’environnement. Cependant, la nouvelle entente commerciale pourrait entraîner une reconnaissance mutuelle des standards, ce qui pourrait ouvrir la voie à une hausse significative des importations. Selon l’association Transport & Environnement (T&E), ces véhicules émettent en moyenne 347 grammes de CO2 par kilomètre, soit plus du triple de la moyenne européenne récente (106 g/km). La popularité croissante de ces modèles, illustrée par la vente d’environ 7000 pick-up en 2022 contre quelques centaines six ans auparavant, montre une tendance en hausse dans l’UE.
Impacts sur la sécurité routière et la santé publique
Pour certains experts, l’introduction massive de pick-up pourrait aussi poser des problèmes de sécurité. Des professionnels et associations de sécurité routière s’inquiètent du poids accru de ces véhicules, de leur visibilité limitée (notamment à cause de capots très hauts), et du manque de dispositions de sécurité obligatoires conformes aux exigences européennes. Des études indiquent qu’un pick-up de type RAM peut rendre difficile la vision des piétons, notamment des enfants de moins de 10 ans, augmentant ainsi potentiellement les risques d’accidents.
Position des autorités européennes face à ces enjeux
Concernant la sécurité, Olof Gill, porte-parole de la Commission européenne, a affirmé que l’UE ne comptait pas relâcher ses normes en matière de sécurité ou d’environnement, même si une coopération pouvait s’envisager dans d’autres domaines. La directrice de l’Association des constructeurs européens (ACEA) a également précisé que les règles fondamentales resteraient inchangées, tout en laissant présager des discussions autour des futures évolutions réglementaires.
En résumé, si l’accord récent pourrait simplifier la reconnaissance des normes automobiles entre l’Europe et les États-Unis, il soulève aussi des questions importantes en termes de durabilité, de sécurité routière et de santé publique. La vigilance reste de mise face à une éventuelle multiplication des pick-up américains sur les routes européennes, au détriment des politiques visant à favoriser des mobilités plus durables et sécurisées.
