Séverine Chavrier et la Comédie de Genève : un théâtre d’art ouvert à toutes les nationalités
Contexte et chiffres du turnover à la Comédie de Genève
Depuis son arrivée à la direction en 2023, Séverine Chavrier affirme que les démissions observées reflètent la dynamique habituelle du milieu culturel. Elle précise les chiffres: quatre départs entre 2023 et 2024 et huit entre 2024 et 2025, ce qui placerait le turnover à moins de 10%. Selon elle, ces départs s’expliquent par des promotions ou des rapprochements géographiques.
Programmation et soutien à la création suisse
Pour la saison en cours, l’offre compte 39 spectacles, dont 14 créations suisses, et 17 nationalités différentes se côtoient sur scène.
La directrice dément également avoir prononcé l’acronyme PPSDM, supposément signifiant « petites productions suisses de merde ». Elle juge une telle expression méprisante et irresponsable. Sa mission est de concilier l’international et la création locale, et elle estime que ces deux dimensions peuvent s’enrichir mutuellement.
Pas une question de nationalité : une approche plurielle du théâtre
Sur le fond artistique, Séverine Chavrier affirme que programmer pour le public vise à proposer ce qui est le plus pertinent à l’échelle mondiale. Elle défend un théâtre d’art fondé sur l’authenticité subjective des artistes et l’inventivité des langages politiques, précisant que ce choix n’est pas une discrimination mais un voyage qui représente toutes les scènes.
Elle ajoute qu’elle ne cherche pas à opposer les internationaux aux Suisses et qu’elle n’adopte pas de posture de guerre entre la France et la Suisse : elle considère qu’il existe une culture de travail différente et que Genève, ce « grand théâtre de ville », a trouvé sa place et son public.
Rôles nationaux et diversité au sein des équipes
Concernant les Français dans ses équipes, la directrice affirme ne pas pratiquer de favoritisme et ne se livre pas à un décompte précis des nationalités dans son effectif de 80 personnes, ni du nombre de frontaliers ou de Suisses. Elle rappelle qu’il y a eu des Français dans l’institution avant sa prise de fonction et insiste sur l’importance d’être enraciné sur un territoire, tout en reconnaissant que le caractère d’un théâtre ne peut pas être transplanté tel quel dans un autre pays européen.
Mutations importantes et contexte organisationnel
Séverine Chavrier souligne que la Comédie traverse une période de mutations significatives: l’équipe a été doublée, puis triplée en moins de deux ans, et l’établissement a connu un déménagement, la période du Covid et un changement de direction relativement brusque.
Face à la virulence des critiques, Joëlle Bertossa, conseillère administrative de la Ville de Genève, a annoncé au Conseil municipal avoir saisi la Cour des comptes pour obtenir un audit de la légalité et de la gestion de la gouvernance de la Comédie, tout en défendant la directrice et en relativisant plusieurs allégations.
Réactions et crédits
Propos recueillis par Philipe Revaz. Article web rédigé par Julie Marty avec ats.
