Réforme de la Poste : le Conseil fédéral veut adapter le service universel à l’ère numérique

Face aux évolutions liées à la numérisation, le Conseil fédéral estime nécessaire d’offrir davantage de souplesse à La Poste tout en assurant le maintien d’un service universel. Dans un communiqué publié mercredi, le gouvernement a rappelé que la réforme devrait entrer en vigueur vers 2030, avec une nouvelle définition des prestations postales et une adaptation de l’ordonnance attendue en 2026.

Une réforme progressive pour garantir le service universel

Selon les précisions du gouvernement, le service universel inclura les prestations actuelles jusqu’en 2030, parmi lesquelles les courriers A et B ainsi que la distribution des journaux jusqu’à 12h30. Après cette échéance, un catalogue minimal sera maintenu, indépendamment de l’évolution de la demande. Ce mécanisme d’adaptation devra être inscrit dans la loi afin de permettre à La Poste d’ajuster son offre uniquement si certains seuils de demande sont atteints.

Le conseiller fédéral Albert Rösti, chargé du dossier, a indiqué lors de l’émission Forum que, passé 2030, certaines prestations comme l’envoi de lettres A pourraient ne plus être garanties dans la même forme, tout en rappelant la volonté de préserver un socle de services de base.

Des points de contact plutôt que des bureaux de poste fixes

La réforme n’impliquera pas la définition d’un nombre minimal d’agences postales. Albert Rösti a expliqué préférer une approche orientée vers la diversité des points de contact plutôt que le maintien strict d’offices fixes. Selon lui, le recours à des partenaires commerciaux, tels que les magasins ouverts en soirée ou à midi, pourrait offrir un service équivalent voire plus adapté aux besoins des usagers.

Objectifs de rentabilité et sécurité juridique

Le Conseil fédéral insiste sur le fait que ces assouplissements ne seront envisagés qu’en cas de baisse significative de la demande, afin d’éviter des coûts superflus. Jusqu’en 2030, aucune réduction du service universel n’est prévue. Par ailleurs, l’exécutif souhaite renforcer la sécurité juridique des activités marchandes de La Poste en dehors du périmètre du service universel. Cela passera notamment par une clarification des objectifs de l’entreprise.

Étapes à venir dans la révision

Le Département fédéral de la communication (DETEC) est chargé d’élaborer un projet de consultation d’ici juin 2026. En parallèle, les objectifs stratégiques de La Poste pour la période 2025-2028, en particulier dans le domaine des acquisitions, feront l’objet d’une révision. Cette démarche doit permettre d’assurer un équilibre entre modernisation de l’offre, adaptation aux besoins de la population et viabilité économique de l’entreprise.

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